Rentrée d'hiver Quand Michel Houellebecq quitte l’estrade de l’amphi Richelieu de la Sorbonne vers 21 heures, ce jeudi 2 décembre 2021, personne ne sait encore que son nouveau roman porte le titre apocalyptique Anéantir (Flammarion). C’est à peine si l’on a appris qu’Anéantir compte 736 pages, sera mis en place à 300 000 exemplaires et qu’il a été conçu et façonné par l’auteur lui-même avec un soin extrême, avec sa propre ligne (typo) graphique (dont LH Le Mag vous détaille tous les enjeux p. 36). Un caprice de rockstar qui travaille ses couvertures comme autrefois les Pink Floyd ou Kanye West leurs pochettes d’album ? Une « auto-pleïadisation » de son vivant ? Sûrement mais pas seulement. À la Sorbonne, Michel Houellebecq livre quelques clés psychobiographiques qui permettent d’éclairer cette passion fétichiste pour ce qu’il appelle « l’objet-livre ». La base selon lui « de la relation avec le lecteur », « l’un de (ses) objets préférés dans la vie ». « La littérature est un outil de déconnexion formidable, chuchote-t-il, il faut savoir être seul à certains moments, sortir du flux. Seul le livre permet cela. » Ainsi va la pensée paradoxale de Houellebecq : seul un beau livre relié, telle une bible, serait la condition pour ne plus l’être -relié- à ce dangereux flux du monde. N’oublions pas qu’être relié, c’est aussi étymologiquement (religare) l’origine du mot religion, relié à Dieu ou à toute autre transcendance. Toute la rédaction de LH Le Mag vous invite à méditer ce message houellebecquien. Et vous souhaite de joyeuses fêtes, une très belle année 2022 : avec un livre, relié aux autres, aux vôtres. Découvrez également dans ce numéro 16 de LH Le Magazine :