La crise sanitaire a fait passer les libraires, suivant le mot de Laurent Layet (Au Brouillon de culture, à Caen), « par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ». Il leur a souvent fallu naviguer à vue, innover dans l’urgence, tester de nouvelles formules commerciales, repenser leur communication tout en affrontant les inquiétudes au sein des équipes. Mais, simultanément, ils se sont vu reconnaître le caractère de commerce « essentiel ». Ils ont renforcé la fidélisation de leur clientèle, qu’ils ont élargie en gagnant simultanément dans la société une image positive et modernisée face à leur grand concurrent pure player numérique. Ils ont retrouvé des marges financières grâce à une année 2021 historique. Les libraires ont-ils ainsi passé un cap, ou bien cette période demeurera-t-elle dans leur histoire comme une parenthèse plus ou moins enchantée ? Avec le relatif « retour à la normale » des ventes de livres, qui marquent le pas depuis le début de l’année dans le contexte de la séquence électorale, de la guerre en Ukraine et de la reprise de l’inflation, beaucoup ne cachent pas s’inquiéter de voir revenir des préoccupations antérieures : la surproduction, les risques de la concentration de l’édition, le décalage de la diffusion-distribution avec les besoins des libraires indépendants, le faible niveau de contact avec les éditeurs, en particulier. D’autres se sont ajoutées, comme la gestion ou le niveau des salaires d’un personnel ébranlé par les secousses des trois dernières années. Autant de défis qui devraient être largement discutés en séance comme dans les couloirs des 6es RNL, les 3 et 4 juillet à Angers. L’enquête « Librairies, les défis de l’après-crise » est disponible dans ce nouveau numéro ! Découvrez également dans ce numéro 22 de LH Le Magazine :